Dans quelles circonstances êtes-vous devenu curateur ?
J’ai été désigné curateur de mon frère en mars 2010, puis renouvelé en 2015. Au départ, il s’agissait d’une curatelle renforcée, puis d’une curatelle aménagée, pour laquelle mon frère avait théoriquement davantage de prérogatives, qui a coïncidé avec une aggravation de son état de santé. Bien avant la mise sous curatelle de mon frère, je prenais déjà soin de sa santé en l’accompagnant en clinique ou à l’hôpital, à la demande de nos parents dont il avait réintégré le domicile. Pendant ses périodes d’hospitalisation, j’assistais mon frère pour les contrats d’assurance ou les déclarations de revenus. Dès lors qu’il a été mis sous curatelle, cette forme d’assistance que je lui apportais a été légalisée.
Est-ce que cela demande des compétences juridiques ?
Je n’avais pas de connaissances très précises du fonctionnement au jour de jour de la curatelle. Etant avocat, j’en avais cependant des notions. On a notamment besoin de pouvoir s’appuyer sur un notaire ou un avocat pour les questions de gestion de patrimoine.
Quelles sont les conditions pour que la curatelle familiale puisse s’exercer ?
Il faut bénéficier du soutien des proches pour accepter cette charge au sein de la famille. Ma nièce ne pensait pas pouvoir devenir curatrice de son père, c’est donc moi qui ai accepté cette mission.
Comment s’est déroulée votre nomination ?
Le juge des tutelles nous a convoqué, mon frère et moi, pour nous entendre afin de prendre sa décision pour la première désignation, puis pour le renouvellement.
En quoi consiste aujourd’hui votre rôle ?
Je gère son patrimoine, qui est notre patrimoine familial commun et j’effectue sa déclaration de revenus. Chaque année, je reconstitue les démarches que j’ai faites pour lui pendant l’année afin de rédiger le compte-rendu de gestion destiné au juge des tutelles.
La Fondation Casip Cojasor a été désignée subrogé curateur. Quel est son rôle ?
J’établis les comptes de mon frère, puis je les soumets pour avis au Casip Cojasor. Leurs remarques me sont très utiles. Une institution comme le Casip Cojasor peut aider le curateur familial, car elle est en mesure d’intervenir à ses côtés pour surveiller les comptes du majeur protégé et donner des conseils. Elle peut aussi apporter des services et de l’accompagnement social.