Dans quelles circonstances êtes-vous devenu curatrice ?
C’est le juge des tutelles du tribunal du Raincy qui m’a nommé comme curatrice, à la suite du décès du papa de Yannick. Au départ, j’avais fait une demande de tutelle et le juge a prononcé une mesure de curatelle renforcée. Depuis je gère le patrimoine de Yannick, ses revenus depuis qu’il travaille et je fournis les comptes au juge des tutelles chaque année.
Comment gérez-vous les revenus de votre fils ?
Yannick travaille dans un ESAT depuis 2007. Il reçoit un salaire, son allocation adulte handicapé et sa prime d’activité. Je gère ses dépenses, en réglant la facture de l’hébergement et en versant tous les mois un fonds de roulement au foyer, qui lui distribue l’argent dont il peut disposer mensuellement.
Est-ce que cela demande des compétences juridiques ?
Je découvre des choses au fur et à mesure de la curatelle. Parfois, j’ai des difficultés à comprendre certains termes juridiques, comme « ordonnance » ou « requête ». Cependant, je n’ai jamais eu aucune difficulté avec le juge des tutelles, jusqu’au jour où j’ai pris l’initiative de modifier la rédaction de la clause bénéficiaire de l’assurance-vie ouverte au nom de mon fils. Je n’aurai pas dû le faire, car toute modification doit obligatoirement passer par le juge des tutelles. Du coup, le juge a nommé un curateur ad hoc avec lequel je dois entrer en relation pour faire le point sur la désignation de bénéficiaire.
A qui demandez-vous conseil ?
C’est un peu difficile quand on est seul. J’essaie de me débrouiller par moi-même en consultant les sites Internet. Je fais mes comptes annuels de gestion et je joins tous les justificatifs. Le patrimoine de Yannick augmente d’année en année, ce qui permet au juge des tutelles de vérifier que le compte est bien géré. En revanche, je me demande à chaque fois que j’ai une question spécifique, concernant l’ouverture ou la fermeture d’un compte ou d’un livret bancaire, ou un transfert d’un compte à l’autre, s’il faut que je demande l’autorisation au juge des tutelles.
Est-ce que cette tâche est lourde pour vous ?
Non, maintenant que j’ai la chance de ne plus travailler, cela me permet de faire les comptes tous les mois, au fur et à mesure. En fin d’année, je rédige le courrier récapitulatif et je joins l’ensemble des justificatifs, ce qui prend beaucoup de temps.